Le casse-tête de l'emploi du temps

Lise (tu permets que je ne t'appelle pas par un numéro ? Une autre de mes marottes, j'ai du mal avec les numéros, "I am not a number, I am a free man" disait l'autre ! ), je n'ai rien contre les débats, aussi bizarre que ça puisse paraître.

Je suis même à fond pour les débats, en fait.

Sauf que :

- je ne pense pas que la première heure de l'année soit le bon moment pour débattre avec des élèves de CM1
- je ne pense pas que le règlement soit le bon sujet pour débattre à l'école élémentaire
- je pense que réfléchir aux finalités creuse les écarts. En effet, les bons élèves savent ce qu'ils font là, sont capables de l'exprimer, etc. Les mauvais focalisent sur les sanctions, les écarts, et intériorisent de plus en plus l'idée qu'ils ne vont pas s'en sortir.

Pour ce qui est de la cigarette ou de la nutrition, tes exemples sont bons. Prends 10 fumeurs et demande-leur d'élaborer une charte ou un règlement, ils seront tous contre le tabac, c'est sûr. Tout en se demandant in petto comment individuellement ils vont pouvoir contourner pour continuer la clope.

Quant à la nutrition, c'est un autre de mes dadas, alors je ne m'y lance pas, mais disons pour faire court que le diététiquement correct me sort par les yeux.

Pour créer un climat de confiance et de respect, la meilleure manière est de les faire progresser. Ils ne sont pas dupes. S'ils sentent qu'ils progressent, qu'ils maitrisent de plus en plus de savoirs, ils sont fiers d'eux-mêmes, et ils te respectent parce que tu leur as apporté ça. Si, si, je te jure. Je suis une vieille bique, pas du tout une poulette de l'année, et pourtant j'y crois très fort à l'accompagnement vers l'autonomie et toussa toussa, comme tu dis si bien !

Sauf que pour moi, l'apprentissage indispensable de l'argumentation peut — et peut-être doit — passer par le scolaire, pas forcément par le vécu. Là, tu vois, on débattait boulot, on ne parlait pas de notre comportement personnel, toi zé moi. On n'a pas discuté pour savoir si je fume ou si je suis grosse ou si je suis gentille en classe ou pas. On a causé pédagogo, et ça nous intéresse toutes les deux parce que c'est notre taf.

Je pense qu'avec les mômes on peut arriver à débattre de choses qui ne sont pas forcément du vécu de la classe, et que ça n'en aura que plus de force et d'intérêt.

Le conseil de la classe, je l'ai pratiqué, du temps où on avait du temps... j'en suis revenue, entre autres parce que l'attention du conseil ne pouvait se porter que sur des sujets où il ne pouvait pas être décisionnaire. Donc, ça tournait dans le vide, comme une assemblée sans pouvoir ni budget !

Par contre, si tu en as l'occasion, j'aimerais bien que tu me dises ce que tu penses du module 5 d'Archilecture, entièrement consacré au texte argumentatif et au débat... c'est prévu pour du CM2, mais bon...

PS : En CM1, ils devraient être fichus de mettre leur cahier dans leur cartable tous seuls.

Astrak, j'aime te lire! C'est très déculpabilisant ^^.

Ah, ben tant mieux, parce que je trouve que l'EN est un peu schizo parfois : on demande à ds très jeunes femmes de donner confiance en eux à des enfants, tout en faisant tout ce qui est institutionnellement possible pour leur saper leur propre confiance en elles !

Je trouve que ça mériterait une petite étude psy, d'ailleurs...

Je suis plutôt de l'avis d'Astrak concernant le règlement avec des petits. Je pense que le souci c'est qu'ils vont surtout répéter ce que tu veux entendre, ça n'a pas un grand intérêt. La question se pose plus avec les plus grands j'imagine mais moi je ne veux pas de règlement avec les grands.

Je n'en ai pas prévu dans ma classe de cm2/6ème. Le respect ça s'apprend tous les jours et je pense que c'est l'âge où on doit leur apprendre à respecter les autres pour ce que c'est, non pas pour suivre les règles de l'enseignant. Je trouve ça différent des règles de l'école : l'école est un grand groupe, on doit suivre les règlements sur le code vestimentaires, les jeux dans la cour... Ma classe est un petit groupe d'individus qui travaillent ensemble dans le même but. C'est juste une question de conception je pense. À cet âge là je les vois déjà comme de futurs grands/ados et je leur parle presque comme à des grands. Je ne me vois pas sortir un règlement pour expliquer qu'il faut pas se moquer de x élève quand il se trompe. Je vais expliquer clairement, avec mes mots d'adultes, pourquoi je trouve ce comportement complètement inacceptable. Même chose pour le bavardage... Quand je parle on écoute, et moi j'écoute quand ils me parlent. C'est du savoir-vivre.

Vous parliez aussi des évals diagnostiques. On a pas du tout la même façon de les faire d'après ce que j'ai compris. Ici on en fait beaucoup mais pas du tout de façon formelle. Ca ressemblera plus à ce qui a été décrit après : on les fait bosser sur un truc prévu et on ramasse pour voir ce que ça donne et on note les observations. C'est utile pour voir la progression sans se prendre la tête avec un temps spécial d'évals diagnostiques.

Astrak, là, pour le coup je suis d'accord.

En fait, pour tout te dire, et comme tu l'as sans doute compris, je n'ai pas pratiqué beaucoup de débats avec des p'tits élèves. Mais j'avais été hyper surprise de l'effet (dans mon ancien job, je faisais de la prévention sida et de l'éducation à la sexualité avec des jeunes ados déglingués alors pour le coup, ça parlait vachement, j'en ai entendu des vertes et des pas mures, mais j'ai eu parfois des supers débats où je n'avais même plus besoin de parler parce qu'ils s'auto-géraient eux mêmes et se posaient leurs limites eux mêmes).
Par contre, en stage, je devais faire un projet pour ce fichu C2i2e à la mord moi le nœud qui était censé être obligatoire, qui m'a couté 900 euros et qui finalement ne l'est plus. Enfin, en gros, mes élèves devaient utiliser les TICE. Et dans la classe, j'avais une petite primo arrivante (qui avaient quand même du mal à s'adapter et à apprendre des mots) alors je m'étais dit "Tiens, pourquoi pas lui faire des vignettes avec des images et mots de la vie courante comme dans les imagiers?".
Donc du coup, j'avais essayé de coller ça aux autres apprentissages et j'avais décidé de faire un débat en ICM sur la solidarité. On avait commencé par un brainstorming (je leur avait dit de me dire tous les mots qui leur faisaient penser à solidarité, et je les notais au tableau). Donc, bien sur culture télé exige, j'avais eu droit aux "maçons du coeur", à "déco" et à "tous ensemble". Mais pas grave car j'avais aussi les restos du cœur et les pièces jaunes. Du coup, j'avais enchainé sur "est ce qu'à l'école on peut être solidaire?" et après être passés sur les "aider un copain à faire son exo", "consoler une copine qui pleure"...j'ai eu "Maitressssssssse, aider un élève à apprendre le français, c'est pas une action de solidarité ça?". Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et sans avoir eu le temps d'en placer une, ils voulaient faire un imagier pour leur copine Rita et ils voulaient le faire en informatique (ça tombe bien, c'est ce que je voulais leur faire faire!!).
Du coup (c'était ma première semaine de classe, le 3ème jour exactement), j'étais contente, et nous avons commencé à déterminer quels mots étaient utiles. Bien sur, tout à coup, il a été 16h, j'avais pas du tout géré le temps (bah ouais, au début, c'est dur, hein!) et la séance d'informatique était le lendemain à 8h30. Du coup, je leur ai montré l'heure, je leur ai dit qu'il fallait absolument qu'on ai déterminé qui faisait quoi demain et que dès qu'ils avaient un domaine réservé (les lettres de l'alphabet, les choses de la trousse, les couleurs, les nombres...), ils prenaient une feuille de brouillon, écrivaient tout ce qu'ils pensaient qu'il faudrait mettre et laissaient ça sur leur table pour que je corrige les fautes d'orthographe après l'école et que je leur redonne leur brouillon pour le lendemain matin.
Et là, grosse surprise, ils ont tous été supers! Dès qu'un élève avait son sujet, il se taisait et se concentrait à mort sur ce qu'il avait à faire. Et à chaque sujet attribué, les élèves me disaient s'ils se sentaient capables de faire toutes les vignettes ou s'ils avaient besoin d'aide car pas trop doués en informatique. Tout ça sans qu'aucun ne les juge, mais au contraire, propose de l'aide. A 16h30, j'avais des listes parfaites (bon, ok, avec des fautes) et le lendemain matin, à 8h15, j'avais toute la classe autour de moi dans la cour, car ils avaient continué le soir avec les parents, pour être sur de ne rien oublier et ils voulaient me montrer leurs nouvelles listes (je n'avais rien demandé pourtant). J'avais même un petit classé "hyperactif", réputé pour ne rien faire, qui avait déjà cherché les drapeaux de tous les pays sur Internet pour être sur d'avoir le temps de tout faire en informatique (car il manquait d'entrainement selon lui).

J'étais littéralement scotchée et la nana de l'informatique aussi (il parait qu'elle n'avait jamais vu ça).
ça a donné un chouette rendu et la petite Rita a été ravie. Depuis, la solidarité, c'est pas seulement une définition pour eux!

Du coup, je me suis dit que vraiment, quand y'avait quelque chose qui leur tenait à cœur, ils s'y mettaient à fond. J'ai réessayé pour la poésie (c'était eux qui faisaient les critères de notation et qui s'évaluaient entre eux) et ça a pas trop mal marché aussi. Du coup, j'ai essayé de faire des défis multiplication (ces chères têtes blondes ne savaient pas leur table) et j'ai fait des équipes. Le lendemain, tout le monde savait ses tables pour ne pas faire perdre son équipe et le silence était complet à chaque fois que 2 adversaires s'affrontaient car ils s'étaient convaincus entre eux que s'ils faisaient trop de bruit, ça allait déconcentrer l'autre et le faire tromper!

Enfin voila le récit de ma courte expérience (qui va s'enrichir!) et le pourquoi du comment j'avais l'impression que l'investissement et l'implication favorisaient l'apprentissage!

Mais par contre, je comprends tout à fait ton argumentation quant aux fait qu'on ne peut pas vraiment les faire débattre en conseil de classe, sur des choses où finalement, ils ne peuvent pas prendre la décision finale (c'est justement ça qui me posait problème dans le conseil de classe)

Et pour le modèle d'archilecture 5, je ne connais pas! (Euh Euh, je débute) donc je vais m'y pencher et te dire ce que j'en pense.

Et pour finir, je trouve que c'est cool de discuter avec toi parce que ça fait relativiser. Effectivement, j'ai l'impression qu'on me demande de suivre des programmes impossibles à suivre, avec des élèves qui n'ont clairement pas le niveau pour ça (et même s'ils l'avaient, un an, c'est trop court pour tout ça!). Mais je crois qu'au MEN, ils devraient sérieusement travailler avec des enfants.

Ah, et sinon, ma mère est psy. Tu veux que je lui demande une étude psy sur la schizophrénie???? Ahah

Morrisley a écrit:

Je suis plutôt de l'avis d'Astrak concernant le règlement avec des petits. Je pense que le souci c'est qu'ils vont surtout répéter ce que tu veux entendre, ça n'a pas un grand intérêt. La question se pose plus avec les plus grands j'imagine mais moi je ne veux pas de règlement avec les grands.

Je n'en ai pas prévu dans ma classe de cm2/6ème. Le respect ça s'apprend tous les jours et je pense que c'est l'âge où on doit leur apprendre à respecter les autres pour ce que c'est, non pas pour suivre les règles de l'enseignant. Je trouve ça différent des règles de l'école : l'école est un grand groupe, on doit suivre les règlements sur le code vestimentaires, les jeux dans la cour... Ma classe est un petit groupe d'individus qui travaillent ensemble dans le même but. C'est juste une question de conception je pense. À cet âge là je les vois déjà comme de futurs grands/ados et je leur parle presque comme à des grands. Je ne me vois pas sortir un règlement pour expliquer qu'il faut pas se moquer de x élève quand il se trompe. Je vais expliquer clairement, avec mes mots d'adultes, pourquoi je trouve ce comportement complètement inacceptable. Même chose pour le bavardage... Quand je parle on écoute, et moi j'écoute quand ils me parlent. C'est du savoir-vivre.

Vous parliez aussi des évals diagnostiques. On a pas du tout la même façon de les faire d'après ce que j'ai compris. Ici on en fait beaucoup mais pas du tout de façon formelle. Ca ressemblera plus à ce qui a été décrit après : on les fait bosser sur un truc prévu et on ramasse pour voir ce que ça donne et on note les observations. C'est utile pour voir la progression sans se prendre la tête avec un temps spécial d'évals diagnostiques.

D'accord avec toi.
Tu es localisée en Ontario? Mais ça veut dire que tu es français délocalisée? (Non, parce que moi aussi j'aimerais peut être bien partir enseigner à l'étranger, un jour!)

Je me suis expatriée avant de passer le concours (pas pour rien ^^) donc j'ai été formée sur place, une formation super chouette au passage

C'est pas difficile d'être reconnu enseignant au Canada quand on a les concours de France. Ce qui est dur c'est la partie dossier d'immigration Puis de trouver du travail.. Si tu choisis bien ta province ça roule mais si tu fais comme 99% des français qui choisissent le Québec, c'est ultra chiant de trouver un poste. On peut en parler en pv si tu veux

MP envoyé!

Lise, c'est très intéressant ce que tu racontes, et vos positions à Astrak et toi, me font penser au débat sur les méthodes d'apprentissage : classique, frontale versus "participative", où on pourra placer toutes les pédagogies dérivées de Freinet, comme la PMEV.

J'ouvre un post consacré à ce débat (parce qu'il le vaut bien et qu'entre les deux mon coeur balance).

Oh merci Nouche!
Euh, je ne suis pas très calée en acronymes: PMEV=?

Pédagogie de maîtrise à effet vicariant.

C'est cool qu'Astrak vienne ici de temps en temps !

Je trouve aussi.

Vous êtes mignonnes, les filles.

Astrak, elle est capable de causer pédago nuit et jour, et de bien pire encore, pour éviter la pile de repassage ou les sols à faire. Y'a pas plus bavarde qu'une Astrak au mois de juillet, du coup, mois de vacances de la femme de ménage !

Bénissons le mois de juillet !

Hum, dites les filles, en CM1, en histoire, je fais Le Moyen Age et Les Temps Modernes.
Est ce que je leur fait un rappel de la Préhistoire et de l'Antiquité avant? Ou est ce que j'attaque directement?

Et si oui, ça doit prendre combien de semaine? (bon, la première semaine est rikiki, mais on peut quand même s'en servir!)

D'ailleurs, ma période 5 fait 10 semaines! C'est énorme! Mauvais découpage des vacances dans la zone B, cette année...Enfin, chacun son tour!

Ben moi je pense qu'en début de première séance, tu peux faire un rappel vite fait pour qu'ils se remémorent ce qu'ils ont vu concernant la période précédente, mais sans t'y attarder, sinon ils risquent de tout mélanger !

Euh, bon, j'ose vous mettre ma progression pour l'histoire, géo, ICM.

J'ai jamais fait de progressions comme ça, donc je ne sais absolument pas si c'est comme ça.
En fait, je voulais organiser un peu quand je ferais quoi. Et j'ai prévu
plein de temps de bilan et bilans intermédiaires parce que je pense
qu'il faut leur rappeler souvent ce qu'ils ont fait (1 fois par leçon,
c'est pas assez) et que, au cas où ça aille moins vite que ce que je
prévoyais, je ne me retrouve pas dans la m****ouille!

Allez, je suis ouverte à toutes les critiques, même très méchantes, parce que je pars dans l'inconnu total!!!

Voici mon emploi du temps pour un CM1. J'ose aussi ...

Tous vos commentaires ont les bienvenus !!! Merci.

Et bien c'est pas mal du tout ! Je pense que tu as bien tenu compte des blocs horaires pour chaque discipline ?
Juste un petit détail : je vois que tu fais le français en début d'après-midi le lundi et le jeudi. Est-ce parce que tu n'as d'autres choix (décloisonnement par exemple) ou c'est ton choix ? Car perso j'aurais inversé avec le dernier créneau du matin. Car juste après le repas les élèves ne sont pas toujours très frais (et nous non plus...). Mais bon, c'est un détail et ça pourrait rouler comme ça hein. (et au 'pire' des réajustements peuvent être faits à la rentrée si tu vois que ça ne va pas ).

katiouchka a écrit:

Voici mon emploi du temps pour un CM1. J'ose aussi ...

Tous vos commentaires ont les bienvenus !!! Merci.

- Un seul gros créneau d'anglais, je ne sais pas si c'est le mieux.
- beaucoup de production d'écrits, mais pourquoi pas, cela dépend ce que tu as prévu; en revanche, c'est un peu léger en EDL à mon avis;
- vous faites ski 6 heures pas semaines ?

Vérifie Muf', il y a 2 onglets et celui qui est ouvert est pour la période 3.

Par contre du coup Katiouchka il faudrait que tu vérifies combien ça te fait d'EPS en tout car tes nombreuses heures de ski vont faire un gros trou. Donc du coup tu devrais peut-être enlever 1h par semaine sur les autres périodes...

lise87 a écrit:

Euh, bon, j'ose vous mettre ma progression pour l'histoire, géo, ICM.

J'ai jamais fait de progressions comme ça, donc je ne sais absolument pas si c'est comme ça.
En fait, je voulais organiser un peu quand je ferais quoi. Et j'ai prévu
plein de temps de bilan et bilans intermédiaires parce que je pense
qu'il faut leur rappeler souvent ce qu'ils ont fait (1 fois par leçon,
c'est pas assez) et que, au cas où ça aille moins vite que ce que je
prévoyais, je ne me retrouve pas dans la m****ouille!

Allez, je suis ouverte à toutes les critiques, même très méchantes, parce que je pars dans l'inconnu total!!!

Whaou ! Il me faudrait HG à temps plein pour faire tout ça. C'est ambitieux ! (Mais ce n'est pas un reproche, c'est comme ça...)

Aline a écrit:

Vérifie Muf', il y a 2 onglets et celui qui est ouvert est pour la période 3.

Zut, je n'arrive qu'à voir celui-là !