Les prépa : vous y êtes passés ?

Eh bah alors où est le pb ?

shadok a écrit:

Irmeyah a écrit:

sara sara a écrit:

Tu as oublié l'essentiel pour ceux qui n'y sont pas allés: je n'avais pas le niveau, je ne travaillais pas assez....

cf. option "jamais, et pourtant vous auriez aimé"...

je crois que je savais même pas que ça existait quand j'ai passé le bac. A bien réfléchir je crois que j'ai su que les prépas existaient quand j'ai passé le capes! ben oui, mais on nous dit rien à nous les bouseux.

Je suis à peu près dans le même cas que toi! J'ai découvert l'existence de la prépa quand j'ai vu débarqué des gens pédants en licence. Je ne regrette vraiment pas mon cursus à la fac où l'on était 6 en première année en LC.

Bon je fais mon premier cours en prépa demain et je vous dirai comment c'était !

Il n'y a pas de problème: c'est juste que ton sondage serait plus complet si tu rajoutais: pas le niveau, parce que je pense que la majorité des élèves de TL ne se voient pas proposer la prépa. Donc bcp d'entre nous n'y sont pas allés car ils ne pouvaient pas.

En fait, ton sondage part du principe qu'on aurait aimé y aller. Or, certains ne savaient pas que ça existait (ce qui est aussi mon cas d'ailleurs), d'autres n'étaient pas intéressés.

J'avais fait le dossier en Tle, j'étais prise à Joffre à Montpellier et finalement j'ai décliné. Je voulais voir si j'arriverai à me débrouiller seule en dehors d'un cadre et je voulais également commencer tout de suite à ne faire que des lettres. Pas un instant je n'ai pensé au concours de l'ENS, au prestige ou aux ouvertures que ça pouvait me donner. Aucun regret.

dans la prépa de Nice, l'année où j'y étais, le niveau de recrutement n'était pas exceptionnel. Ils avaient fait un sondage pour savoir qui avait eu quelle mention, et il devait y avoir 3 TB, 6-7 B, plein de AB et d'autres sans mention.
et ce qui m'a énervée, c'est que le connard de prof dont je parlais regardait les AB et les sans mention comme de la merde. Dans ce cas-là, pourquoi les accepter, leur bourrer le mou en leur disant qu'ils sont l'élite puis les regarder de haut ? je précise que ce n'est pas pour ça que je me suis barrée, j'avais eu la mention B

sara sara a écrit:

Il n'y a pas de problème: c'est juste que ton sondage serait plus complet si tu rajoutais: pas le niveau, parce que je pense que la majorité des élèves de TL ne se voient pas proposer la prépa. Donc bcp d'entre nous n'y sont pas allés car ils ne pouvaient pas.

En fait, ton sondage part du principe qu'on aurait aimé y aller. Or, certains ne savaient pas que ça existait (ce qui est aussi mon cas d'ailleurs), d'autres n'étaient pas intéressés.

Bah c'est le premier item pour toi alors !!! c'est pas compliqué ! j'avais bien pensé à ce cas-là (pas à l'ignorance des prépa en L cependant) !

farfadette a écrit:

dans la prépa de Nice, l'année où j'y étais, le niveau de recrutement n'était pas exceptionnel. Ils avaient fait un sondage pour savoir qui avait eu quelle mention, et il devait y avoir 3 TB, 6-7 B, plein de AB et d'autres sans mention.
et ce qui m'a énervée, c'est que le connard de prof dont je parlais regardait les AB et les sans mention comme de la merde. Dans ce cas-là, pourquoi les accepter, leur bourrer le mou en leur disant qu'ils sont l'élite puis les regarder de haut ? je précise que ce n'est pas pour ça que je me suis barrée, j'avais eu la mention B

Je crois qu'il ne faut pas se formaliser de ces choses là, il faut se concentrer sur ce que le prof et son cours peuvent t'apporter.

en l'occurence, pas grand-chose. a part s'écouter parler...

je sais que ceux qui ont réussi en prépa et qui en ont tiré une bonne expérience sont ceux qui, comme tu le dis, ont réussi à mettre cet aspect de côté. je n'avais pas le mental pour ça, je n'aime pas le mépris et ça m'insupporte trop

farfadette a écrit:

dans la prépa de Nice, l'année où j'y étais, le niveau de recrutement n'était pas exceptionnel. Ils avaient fait un sondage pour savoir qui avait eu quelle mention, et il devait y avoir 3 TB, 6-7 B, plein de AB et d'autres sans mention.
et ce qui m'a énervée, c'est que le connard de prof dont je parlais regardait les AB et les sans mention comme de la merde. Dans ce cas-là, pourquoi les accepter, leur bourrer le mou en leur disant qu'ils sont l'élite puis les regarder de haut ? je précise que ce n'est pas pour ça que je me suis barrée, j'avais eu la mention B

Tu étais dans le lycée M. ? Top délire, on s'y est ptêt même croisées, j'ai un an de moins que toi.

Irmeyah a écrit:

Eh bah la cata didonc... à ce niveau là tu dénonces ça à l'inspection au moins pour leur casser les pieds..

Oui ben c'est pas pour ça que les cours changent... Une inspection avait été demandée à propos de notre très pipole-prof de philo et l'inspectrice, qui était son amie intime, l'a déclaré "infaillible".


Et sinon pour la millième fois sur ce forum (car le sujet a été moult fois abordé), j'ai adoré mes années de prépa et elles me manquent infiniment. A moins que ce ne soit tout simplement ma tendre jeunesse que je regrette...

farfadette a écrit:

dans la prépa de Nice, l'année où j'y étais, le niveau de recrutement n'était pas exceptionnel. Ils avaient fait un sondage pour savoir qui avait eu quelle mention, et il devait y avoir 3 TB, 6-7 B, plein de AB et d'autres sans mention.

C'était le même profil que chez nous.
Et j'étais une "sans mention".

J'ai adoré mes années de prépa aussi. J'étais dans une petite prépa de province, sans pression du concours (je veux dire : ils ne nous bourraient pas le mou avec ça), j'ai appris plein de choses dans des matières que j'aimais (et pas seulement les lettres), j'avais des profs géniaux, d'autres beaucoup moins mais voilà. J'y suis restée 3 ans du coup (au départ je ne voulais pas cuber, mais j'ai subi des pressions énormes...). J'ai appris la rigueur, et je sais que sans la prépa je n'aurais pas pu avoir l'agreg, enfin je ne crois pas... Par contre avec le recul, je regrette un peu de ne pas avoir plus bossé dans l'optique du concours et pas juste pour mon plaisir personnel !

...

Reine de Saba a écrit:

sans pression du concours !

Ah chez nous, c'était quand même trèèèès présent...

Je n'y suis pas allée, je l'avais envisagé, mais j'ai préféré rester dans une fac proche de chez moi plutôt que d'aller à Strasbourg. Au final, en troisième année de fac, les prépas nous ont rejoint, et je n'avais rien à leur envier (hormis leur aisance en dissertation).

Mes deux années de prépa m'ont laissé un excellent souvenir, quoique le dispositif m'ait semblé écœurant. C'est surtout la personnalité de certains professeurs qui m'a marquée, en plus du fait que mes camarades étaient bien plus curieux qu'à la fac. L'émulation fonctionnait vraiment là où j'étais, on n'a jamais cherché à nous monter les uns contre les autres, simplement nous voulions comprendre ce que ces enseignants pour certains fascinants nous disaient.

C'est assez paradoxal ─ peut-être davantage lié à ma perception des événements qu'aux faits ─ mais bien plus qu'à la fac, les regards avaient tendance à briller de plaisir et de sagacité.

J'y ai passé trois belles années. L'arrivée à la fac, en master, a même été assez difficile. J'étais très nostalgique, et seul le travail de recherche m'a vraiment permis de tourner la page. Grâce à tout le travail fourni en prépa, j'ai pu me permettre de décrocher le capes en candidat libre. Idem ou presque pour l'agreg, même si ce fut beaucoup plus difficile. Et je repense souvent à mes profs de prépa quand je corrige mes copies ou que je suis devant mes étudiants.

J'y ai passé trois ans, dans une prépa parisienne bien costaude...et j'ai adoré !! Surtout mon dilettantisme : je ne savais absolument pas qu'il existait des créatures à qui on avait mis du Cicéron dans le biberon, qui dormaient à l'internat sous le buste de Napoléon III ou sous la photo de Maurice Couve de Murville...et moi débarquant de banlieue ai été bien surprise, et en grand décalage, mais un décalage fort amusant... J'étais tellement à mille lieues de leur monde que je n'ai jamais ressenti la pression du concours, ne me sentant absolument pas au niveau d'être concernée par lui (ce qui est bête, rétrospectivement), et j'ai donc passé trois années de pure jubilation intellectuelle, avec certains profs absolument incroyables, et avec en presque cadeau une licence de philo et une licence d'allemand ultra allégées à Nanterre, qui voulait nous attirer. Et c'est clairement la prépa qui m'a permis d'avoir le capes de lettres du premier coup après avoir bifurqué de mes années de philo.

Deux ans de prépa Fontenay, les deux seules années de ma scolarité où j'ai eu l'impression de bosser. J'avais obtenu le redoublement, mais la famille ne pouvait plus suivre financièrement sans que j'aie un job à côté... Donc j'ai arrêté.

Trois ans à Marseille, HKH et KH Ulm, 1983-1986. Classe sympa, profs de lettres et de philo très compétents, les années où j'ai le plus appris, et qui me permettent aujourd'hui de ne quasiment plus rien foutre (j'exagère à peine, pas du tout pour latin-grec en tout cas). Je resigne de suite

J'ai fait une année (l'hypokhagne donc) dans un lycée de province et même si je ne regrette pas ce ne sont pas tellement pour des raisons intellectuelles. J'y ai rencontré un groupe d'amis en or et j'ai découvert une ville pour laquelle j'ai eu un coup de foudre mais clairement niveau scolaire ça n'était pas pour moi: j'ai été très vite lassée par la pluridisciplinarité (passer des heures sur des versions d'une LV2 que j'ai toujours détestée pour finir avec un 2 bizarrement ça ne m'a jamais enthousiasmée), par les profs qui versaient complaisamment dans l'auto-satisfaction et qui jargonnaient par simple plaisir de nous démontrer leur écrasante supériorité intellectuelle (tous n'étaient pas comme ça, mais c'était tout de même la majorité), par l'ambiance du lycée qui était un peu puante à mon goût (c'était le type même du joli lycée de centre ville de grande ville qui veut prétendre à l'excellence dans une course aux résultats avec les grands établissements de Paris et qui pour se faire n'a pas trouvé d'autre stratégie que de se débarrasser allègrement de tous ses élèves en difficultés en refusant les redoublements), par l'ambiance de classe (une bonne moitié de ma promo ne voyait que les résultats, et trichait sans vergogne pour obtenir ces sacro saints bons résultats à tout prix, bref l'épanouissement intellectuel tout ça ça leur passait largement au dessus)... Et puis l'enseignement ne m'a pas plus convaincue que ça, j'ai certes appris des tas de choses mais j'ai surtout eu l'impression d'avoir subit une année de bourrage de crâne en règle: tout ce qui n'est pas utile pour le concours n'existe pas, profs assez fermés qui ne toléraient pas tellement tout ce qui n'allait pas dans leur sens et surtout absolument pas disponibles pour leurs élèves... Mais surtout endoctrinement prépa à fond avec bourrage de crâne à base de "vous êtes l'élite de la nation", "vous inscrire en fac? et pourquoi pas en CAP aussi!" et j'en passe.
Bref pour ma part la prépa ça a été une découverte intéressante, mais définitivement la fac me convient bien mieux et c'est dans ma première fac que j'ai rencontré les profs qui m'ont le plus apporté (et de très loin!) parce que non seulement c'était des gens tout aussi brillants (voire infiniment plus) que mes profs de prépa mais en plus eux étaient beaucoup plus ouverts à l'échange et beaucoup plus attentifs à leurs étudiants. Et au niveau du travail j'ai tendance à me donner plus quand je me plais dans ce que je fais, donc j'ai finalement travailler nettement plus pendant mes années de fac, surtout pendant ma L3.

Edit. : Du coup aucun regret d'avoir quitté le bateau après un an (même si ça m'a valut un refus de validation d'année, dont les motivations ne semblent pas très claires avec le recul). En plus j'ai eu l'occasion de retrouver des "élites de la nation" (= les pensionnaires de l'ENS Lyon) durant ma L3 et je pense que je n'aurais pas survécu trois ans avec des gens comme ça (un nombre non négligeable d'entre eux étant d'une arrogance folle, méprisants et même complètement irrespectueux des autres, profs de fac y compris).

Mes trois années de prépa ont vraiment marqué ma vie, je suis très heureuse d'être passée par là !

J'y ai passé deux ans, envoyée là sous la pression des profs qui avaient convaincu mes parents alors que je voulais aller en fac.
Une fois inscrite, je suis une bonne petite fille, j'ai travaillé parce que j'aime ça...et je dois avouer que j'ai aimé. Ce fut dur, mais ce sont deux années où j'ai compris ce que signifiait le verbe "travailler" et où je me suis rendue compte que le lycée, ça avait été de la pure glandouille.

Après HK, direction la licence et le Master à la fac : des vacances en comparaison.
Puis préparation des concours et c'est seulement là que j'ai retrouvé un rythme de travail comparable à la prépa, ce qui m'a bien aidée...

Je m'y suis fait des amis en or, que j'ai toujours.

Un article sur les prépa dans un des blogs du Monde.fr

je vous crtlc / crtlv l'adresse:

sceaux.blog.lemonde.fr/2012/05/19/les-plaisirs-de-la-classe-prepa/

J'ai bien ri à un des commentaires, que je soupçonne d'être un fake (je n'ai pas touché à l'orthographe):

Citation :

FFFFFFIIIIIRRRSSSTTT
Franchement, je vous compren pa, je vai finir mon BEP plomberi bientot, et avec les stage jme fais déjà des couille en or. A quoi bon travailler comme ca?

Sachant que, par rapport à un salaire de prof, je pense qu'il n'est pas loin d'avoir raison.