Les prépa : vous y êtes passés ?

Puisque certains envisageraient d'y enseigner, je me demandais combien d'entre nous y étions passés. Quels sont vos souvenirs de prépa ? La prépa a-t-elle été décisive dans votre cursus ? Que vous a-t-elle apporté pour dans votre vocation pour le professorat ?

Oui, et du coup, je n'envisage pas d'y enseigner, car entre les enseignants proches de la retraite qui ne m'ont rien appris et les jeunes enseignants qui ne savaient que se pavaner et décliner leur CV en nous regardant de haut, brrrr...
Je n'ai pas dû tomber dans une bonne prépa, ou alors elles sont toutes comme ça, et ça fait peur.

Des vieux profs qui ne t'ont rien appris ? Pourquoi ? Trop magistraux ? pire que des profs de fac ?

Non, pas trop magistraux...Comment dire ? Le lundi, en khâgne, j'avais 3 h de philo le matin, 3 h de lettres l'après-midi. Je lisais au fond de la classe dans la mesure où le matin, le professeur nous parlait de sa femme et de Tintin sans que personne ne l'écoute (il décourageait jusqu'aux meilleures volontés) et où l'après-midi, le professeur de lettres faisais passer des explications de texte, deux dans l'après-midi, s'acharnant après chacune d'elle sur le(la) malheureux(se) étudiant(e) au tableau, qui, parfois, sortait en pleurant.
La palme revient quand même à la professeur d'anglais, 10 versions en une année, qui nous appelait "Mes petits", et nous disait des phrases comme "Ça existe encore le parfum ?", "Mes petits, j'ai la peau qui se desquame !", sans compter les phrases racistes (colonialistes ?) d'un autre âge et les jours où, aphone, ou prétextant de l'être, elle venait avec un micro sur la boîte duquel on voyait écrit "audio Voice" (Mes petits, vous m'entendez ?")...
Aucun admissible (voire sous-admissible), bien entendu.

Tu as oublié l'essentiel pour ceux qui n'y sont pas allés: je n'avais pas le niveau, je ne travaillais pas assez....

sara sara a écrit:

Tu as oublié l'essentiel pour ceux qui n'y sont pas allés: je n'avais pas le niveau, je ne travaillais pas assez....

cf. option "jamais, et pourtant vous auriez aimé"...

Le gros avantage, à la fin de l'hypokhâgne, c'est l'équivalence pluridisciplinaire. J'aurais dû m'arrêter là.

Luciole a écrit:

Non, pas trop magistraux...Comment dire ? Le lundi, en khâgne, j'avais 3 h de philo le matin, 3 h de lettres l'après-midi. Je lisais au fond de la classe dans la mesure où le matin, le professeur nous parlait de sa femme et de Tintin sans que personne ne l'écoute (il décourageait jusqu'aux meilleures volontés) et où l'après-midi, le professeur de lettres faisais passer des explications de texte, deux dans l'après-midi, s'acharnant après chacune d'elle sur le(la) malheureux(se) étudiant(e) au tableau, qui, parfois, sortait en pleurant.
La palme revient quand même à la professeur d'anglais, 10 versions en une année, qui nous appelait "Mes petits", et nous disait des phrases comme "Ça existe encore le parfum ?", "Mes petits, j'ai la peau qui se desquame !", sans compter les phrases racistes (colonialistes ?) d'un autre âge et les jours où, aphone, ou prétextant de l'être, elle venait avec un micro sur la boîte duquel on voyait écrit "audio Voice" (Mes petits, vous m'entendez ?")...
Aucun admissible (voire sous-admissible), bien entendu.

Eh bah la cata didonc... à ce niveau là tu dénonces ça à l'inspection au moins pour leur casser les pieds... normalement les exercices oraux c'est des heures de colles bien distinctes des cours... c limite illégal là non ?

Il y en avait aussi en dehors des cours. On avait les exercices écrits lors des concours blancs, deux disserts en classe aussi, et les autres cours de lettres étaient une succession d'explications de texte que le professeur reprenait, lui dans la salle, l'étudiant(e) au tableau.

Irmeyah a écrit:

sara sara a écrit:

Tu as oublié l'essentiel pour ceux qui n'y sont pas allés: je n'avais pas le niveau, je ne travaillais pas assez....

cf. option "jamais, et pourtant vous auriez aimé"...

je crois que je savais même pas que ça existait quand j'ai passé le bac. A bien réfléchir je crois que j'ai su que les prépas existaient quand j'ai passé le capes! ben oui, mais on nous dit rien à nous les bouseux.

Mais ils sont tous retraités, à présent.

Y'a pas d'option pour moi.

Tu as fait fac ?

shadok a écrit:

Irmeyah a écrit:

sara sara a écrit:

Tu as oublié l'essentiel pour ceux qui n'y sont pas allés: je n'avais pas le niveau, je ne travaillais pas assez....

cf. option "jamais, et pourtant vous auriez aimé"...

je crois que je savais même pas que ça existait quand j'ai passé le bac. A bien réfléchir je crois que j'ai su que les prépas existaient quand j'ai passé le capes! ben oui, mais on nous dit rien à nous les bouseux.

En théorie on fait au lycée qq H de CIO et d'Onisep ou les classes prépa sont répertoriées surtout quand on fait une TL...

ah en fait, puisque nos cursus t'intéressent tant, je vais te dire à quel point je suis indigne d'être prof.

J'ai arrêté le lycée à 16 ans parce que "c'était tous des cons d'abord". J'ai passé le bac en candidat libre que j'ai eu avec 10.01, à mon avis, ils me l'ont donné au premier tour par gentillesse, genre la pauvre elle est complètement déscolarisée bla bla.
Après j'ai fait un deug de portugais, (longtemps après) ben oui, j'habitais au Portugal à ce moment et je pouvais le faire par correspondance.
Après LM par validation des acquis aevc passage en licence à minima, avec rattrapage de quelques UE de DEUG. et finalement capes et me voilà

Ya des parcours atypique, je sais.

D'ailleurs, j'ai passé ma licence après avoir cubé ma khâgne : j'aimais bien lire au fond de la salle. C'était tranquille.
J'ai donc débarqué directement en maîtrise après trois années près du radiateur.

Luciole a écrit:

D'ailleurs, j'ai passé ma licence après avoir cubé ma khâgne : j'aimais bien lire au fond de la salle. C'était tranquille.
J'ai donc débarqué directement en maîtrise après trois années près du radiateur.

ça veut dire quoi?

Ouiiii ! Mais pas en lettres....décidément, je ne rentre jamais dans les sondages d'Irmeyah....il ne doit pas souvent lire mes posts du coup....même pas prof....pff....

Alors pour moi ça a bouleversifié ma vie.

j'ai fait prépa Ulm: comment dire, je crois que ça reste la meilleure période de ma vie scolaire. J'ai rigolé comme jamais, rencontré des gens géniaux, appris qui étaient Roland Barthes et GG, appris à faire des commentaires de texte et des disserts lentement, mais sûrement.

J'avais des profs tout pourris et d'autres géniaux, humains. Certains sont d'ailleurs devenus des amis, des gens que je revoie avec un grand plaisir.

Sinon: je sais que c'est en fait très dur de se débarrasser d'un prof incompétent en prépa (sauf à HIV). Ils sont indéboulonnables une fois nommés

shadok a écrit:

Luciole a écrit:

D'ailleurs, j'ai passé ma licence après avoir cubé ma khâgne : j'aimais bien lire au fond de la salle. C'était tranquille.
J'ai donc débarqué directement en maîtrise après trois années près du radiateur.

ça veut dire quoi?

Ça veut dire : redoubler sa khâgne et repasser le concours de l'ENS que, dans mon cas, j'étais sûre de rater, vu que je n'étais même pas sous-admissible.
Mais bon, je m'en moquais, tant que je pouvais bouquiner tranquillement dans la même salle que les deux années précédentes.

Et puis, en juin, je suis allée à la fac pour passer la licence en examen terminal.

j'y suis passée... en coup de vent. une semaine, je crois. une idée de ma mère. Le vendredi midi, j'ai pris mes cliques et mes claques et je suis partie m'inscrire à la fac. En une semaine j'avais déjà trouvé l'ambiance détestable, et puis je ne me voyais pas bachoter comme une dingue des matières que je n'aimais pas.

le premier jour de fac, première heure de cours, j'ai rencontré un prof qui allait devenir une des grandes figures de ma vie d'étudiante. j'ai su que j'avais fait le bon choix, et je ne l'ai jamais regretté.

en licence, on a vu arriver mes ex-camarades. beaucoup se la pétaient grave, ne daignaient pas se mélanger et pensaient nous exploser aux partiels. manque de bol, ce ne fut pas le cas. eh oui, notre formation à nous était plus complète, grammaire, ancien français... et notre horizon un peu plus large

j'ai adoré mes années fac, j'y ai rencontré des personnes formidables. J'ai fini par me faire une copine venue de prépa, mais seulement lors de l'année du capes

je n'ai aucun préjugé contre les prépas littéraires, mais celle de ma ville est détestable : le prof qui t'accueille en disant que la fac c'est de la merde mais que toi tu es l'élite, tu vas être sauvé, ça je ne peux pas.

https://www.letrouble.net/licence-4-le-forum-licence-et-prepa-f41/prepa-si-c-etait-a-refaire-t32167.htm

Je regrette d'y être passée dans la mesure où je n'ai pas mené à bien mon projet, à savoir "être prof et le rester".

Je ne le regrette pas dans la mesure où ça m'a beaucoup apporté, au niveau de la méthode et des connaissances. J'ai trouvé la fac trop techniciste, tandis que la prépa est généraliste. Et je suis tombée sur une prépa qui me convenait, donc bon... Je n'ai aimé la fac qu'à la maîtrise. Mais la licence... effectivement, Farfadette, je suis loin d'avoir cartonné aux partiels, par manque d'aisance dans ces épreuves que je ne connaissais pas, mais qui pour le coup m'ont préparée au capes.

Ce n'est pas parce qu'on avait pas le niveu qu'on aurait voulu y aller! J'en avais à peu près rien à foutre des prépas, vu que je ne voulais pas poursuivre mes études.

Eh bah alors où est le pb ?