richard , un nouvel étudiant en lettres classiques ?

Hello Richard!
Je peux te faire part de mon expérience...mais je ne suis pas certaine que ça soit un exemple.

J'ai pour ma part un Bac D, qui m'a obligé à abandonner une de mes deux langues anciennes en fin de 2nde. J'ai choisi de garder le grec, puisque que j'avais commencé l'étude du latin en 5è et celle du grec en 4ème...ça équilibrait les années d'études. LOL

J'ai moi aussi un peu erré dans mes études quand j'ai compris que je ne pourrais pas être archéologue, puisque c'était une filière complètement bouchée, et que je suis une fille très raisonnable, qui veut assurer son quotidien sans inquéitude... j'ai tenté médecine, et raté médecine, et j'ai bifurqué pour revenir à mes premières amours: les langues anciennes.

Mais tu l'as compris, quand je suis arrivée en deug1 (oui, suis une vielle, on parlait pas de L1 à mon époque..lol), eh bien je n'avais plus fait de latin depuis 4 ans et plus de grec depuis 2. J'ai donc eu de grosses inquiétudes pendant l'été précédant la rentrée universitaire. Au final, j'étais la seule étudiante à avoir étudié le grec dans le secondaire, tous mes camarades (peu nombreux, 6) de classiques ont dû prendre grec grands débutants, cours auquel j'étais inscrite également, vu qu'on n'allait pas ouvrir grec "vétéran" pour une seule étudiante!. Ca m'a permis de me rassurer très vite sur mes connaissances,et j'ai survolé l'année...les suivantes aussi, parce que j'avais, aussi dingue que ça paraisse, atteint un niveau de licence en grec (et même en latin) en quittant mon lycée (privé, ça aide sans doute...).
Là où j'ai senti le fossé, et ce qui me fait m'interroger sur le niveau de l'enseignement en licence de classiques (pourtant, ma fac, tours, était loin d'être nase..j'ai eu des profs plutôt célèbres dans leur domaine... Philippe Brunet en grec par exemple, si ne vous connaissez pas, allez voir "compagnie démodocos" sur le web), c'est pour la préparation au capes: là, tu sens vraiment que la licence, c'est de la gnognotte!

Le conseil que je te donnerais, dès le début, c'est de manger du latin et du grec en VO tous les jours, apprendre des textes par coeur (avoir joué du théâtre en langues anciennes, ça aide drôlement à retenir certaines tournures!), de ne pas hésiter à te faire des trads à l'arrache, même si tu ne les fignoles pas (petit grec, petit latin), parce que plus tôt tu prendras le pli, moins tu auras à te torturer pour les concours de l'enseignement...

parce que oui, si tu fais classiques, mon cher Richard, y a quand même de fortes chances que tu finisses prof. A moins de te lancer en parallèle dans des filières genre sciences humaines, pour bosser dans les ressources humaines, ou de te professionnaliser dans les domaines du livre ou de la culture, qui me semblent des domaines très convoités et donc, encombrés, le capes et l'agreg sont les seules portes de sortie assez largement ouvertes pour nous. Enfin il me semble.

Et aujourd'hui, pour ma part, je regrette, malgré ma passion pour les langues anciennes, de me sentir aussi à l'étroit et sans possibilité de reconversion "évidente", à moins de reprendre des études et de changer complètement de domaine....

Je ne sais pas si je t'ai aidé... n'hésite pas à me questionner si tu as encore des interrogations!