Quelques questions ...

Nous disions donc *Brainstorming*
Bon quels auteurs as-tu eu au programme que j'regarde dans mes archives...

(Meor, modo bretonne...)

Ce semestre, j'ai Montaigne, Corneille, Racine, Luckàs, Chamoiseau, Shekespeare, Jarry, Müller ... beaucoup d'auteurs !!!

En tout cas, la littérature me plaît (surtout l'analyse !), mais ce n'est pas non plus ma raison de vivre ^^ Et je ne suis pas (encore ?) devenu alcoolique

Ben dis donc en voilà un programme. C'est quand tes partiels ?

Ils commencent le 5. J'ai mes cours, mais je n'ai pas fait une dissertation dans toutes les matières (notamment sur un cours de comparée sur Luckàs et Chamoiseau ...) et ça m'inquiète ; plus que pour les autres semestres d'ailleurs.

Raphael.M a écrit:

Disons que ce qui est difficile avec la dissertation, c'est qu'il faut avoir une culture littéraire très générale et très développée ; tandis que (j'ai l'impression) pour le programme de l'agrégation, les attentes sont plus précises (sur des œuvres et non sur la littérature en générale etc ... un peu comme au bac de TL).

Désolée de ruiner tes illusions, mais le CAPES est un jeu d'enfant à côté de l'agreg. Il n'y a aucune comparaison avec le bac. L'agrég, c'est vraiment mettre sa vie entre parenthèses pendant un an (à moins de venir en dilettante.) Les connaissances à avoir sont nettement plus larges et pointues en même temps qu'au CAPES. Et puis, il y a aussi le latin en plus de l'épreuve de langue.
Pour te donner une idée, avant la réduction de postes, sur une fac de Province, il y avait environ 2-3 agrégés chaque année pour toute une académie. Donc il faut bien se mettre en tête que pour avoir une chance il faut déjà faire partie des meilleurs étudiants de la fac. C'est dur, mais c'est pourtant la réalité.
Quand au CAPES, si t'es vraiment un gros bosseur, il n'y a pas de problème, mais faut savoir travailller intelligemment, travailler en fonction des coeff. et ne pas perdre son temps ( se fabriquer une collection de fiches est inutile à mon avis même si à la fac, c'est un sport national.) Après, il y a toujours un facteur (mal)chance qui joue.
Mon prof de prépa, membre du jury, disait que 90% de ceux qui avaient le CAPES avait fait prépa, et pour l'agreg : 99 % des admis ! A l'époque, cela m'avait choquée, je n'y ai pas cru. Avec le recul, je sais qu'il avait raison.
Un étudiant de prépa n'est pas plus intelligent qu'un étudiant de la fac, mais il a 3 avantages sur les autres :
1) il a la méthode et va à l'essentiel sans perdre de temps dans les futilités
2) il a acquis une grande capacité de travail
3) le plus important : en prépa, contrairement à la fac, on prend conscience du niveau, et de l'exigence à atteindre pour décrocher les concours. Ce n'est pas de leur faute, mais la plupart des étudiants "100 % fac" que je connais, se plantent car ils ne se rendent pas compte qu'ils n'ont pas le niveau et comme ils n'en ont pas conscience, ils ne peuvent pas prendre de mesures pour s'améliorer.

Mon message n'a pas pour but de décourager, mais juste de mettre en garde contre une vision un peu trop édulcorée des concours. Cela m'agace de voir autour de moi des gens qui vont droit au mur sans que personne n'ait le courage de leur dire. Après, ça fait des personnes amères, qui ont raté parce qu'elles ont été mal orientées.
Voilà, maintenant que tu sais à quoi t'attendre, à toi de prendre les devants pour que tes rêves se réalisent ! Et fonce !

Mouais enfin je connais beaucoup de candidats qui ont été reçus au CAPES sans avoir fait de prépa... Et des candidats ayant fait prépa et ayant échoué au concours... 90% ça me semble franchement énorme!! 60% peut-être... On devrait lancer un sondage

Je n'ai pas fait de prépa, je me suis présentée juste après la licence, j'ai travaillé régulièrement mais sans plus et j'ai fini 57ème au CAPES...
Et encore une fois, je suis loin d'être une exception et plusieurs membres du forum pourront le confirmer!


Quant à l'agreg... Je ne sais pas, je ne me suis pas encore vraiment frottée à la bête

Pandore_a a écrit:

On devrait lancer un sondage

On l'a déjà fait :
http://capesentrouble.forumactif.com/le-libre-forum-f20/reussite-au-capes-classes-prepa-vs-fac-t15418.htm?highlight=pr%e9pa

La prépa donne des méthodes et une capacité de travail solide, ainsi que des automatismes (au niveau de la dissert).
Maintenant, ça ne fait pas tout ; rien n'est automatique.

J'ai fait une prépa et j'ai pourtant eu ma Licence ric-rac (alors que selon nos profs de khâgne, la licence ne devait être qu'une formalité...) Je m'étais mal organisée, n'avais pas compris les exigences, étais perdue dans les matières techniques...
Puis j'ai eu mon CAPES du 1er coup après la maîtrise, en travaillant sérieusement, mais sans y passer a vie non plus, avec un classement correct.

Le tout, je crois, c'est de cibler ses lacunes pour mieux les combler, aussi bien en littérature que dans les matières techniques. Bon courage!

Raphael.M a écrit:

Car certaines personnes m'ont raconté un tas de choses aberrantes, comme le fait que si je parais trop jeune, on me recalera (et ce, peu importe mon niveau) ; ou encore si j'ai un accent du Sud un peu trop prononcé !

Au sujet de l'accent, j'en ai aussi entendu parler, mais de la part de deux de mes profs qui selon moi sont quand même des sources relativement sûres : en fait, il faut s'efforcer de parler le français standard, faire attention à ne pas utiliser de régionalismes et effectivement l'accent peut poser problème car on s'écarte de la diction standard. Je sais de quoi je parle, je suis calédonienne et je peux te dire que niveau régionalismes y a de quoi faire. De plus on a tendance ici à mal distiguer les "on" et les "an" et certains sont obligés de travailler ce "défaut". La première fois qu'on m'a dit ça j'ai aussi trouvé que c'était aberrant, mais j'ai lu ça (fascicule du cned, citation du rapport de jury 2002) : "Quelle que soit la façon dont on s'exprime aujourd'hui dans votre région* c'est à vous de rentrer dans la langue de Racine ou de Céline et non l'inverse".
Voilou
Maintenant je tempère un peu mes propos : si tu fais une excellente ET, vont-ils vraiment en tenir compte ? La note reflète l'impression générale de la prestation à mon avis, y a pas de barême anti-accent...

*ce n'est pas moi qui souligne !

Un des gros problèmes de la PRÉPA (et c'est un avis personnel !), c'est que l'enseignement est trop généraliste. Depuis toujours, je rêvais de n'avoir que des cours de littérature et non plus l'histoire-géographie etc. C'est une des raisons principales qui m'ont motivé à me diriger plutôt vers l'Université (à tort ou à raison, je ne le saurai jamais).
Aujourd'hui, ce que je peux dire, c'est qu'un étudiant en FAC fait de l'ancien français, de la grammaire classique (XVIème et XVIIème) et que c'est un atout considérable sur les élèves de PRÉPA (qui dans ma FAC, arrivant en 3ème année, doit suivre en plus de tout nos cours, des cours de 2ème année en ancien français et grammaire classique.

Il est clair ensuite que les élèves de PRÉPA acquiert une méthode (notamment en ce qui concerne la dissertation). Cependant, j'ai tendance à penser que ce n'est pas tant parce qu'il y a une "méthode" (de toute manière, lorsqu'on y réfléchit, chaque professeur a sa méthode. En effet, une même méthode peut être applaudie par un professeur, huée par un autre), mais plutôt parce que les élèves de PRÉPA pratiquement bien plus souvent que les élèves de FAC la dissertation. À quoi est-ce dû ? Je n'ai pas de réelles explications.

En ce qui concerne le concours, un des problèmes que j'ai, c'est que je suis incapable de dire objectivement quel est mon niveau. Ce que je vaux, voilà ce que j'aimerais savoir, mais personne ne semble capable de répondre clairement à cette question ... ce qui me dérange particulièrement.

Ben ce que tu vaux, c'est vrai qu'à moins d'avoir une de tes copies sous le nez, on ne pourra pas te dire grand-chose à ce sujet. Si tu as une moyenne convenable, ce qui semble être le cas, c'est que ton niveau est dans une bonne moyenne !
Que te dire de plus ?
Après, c'est vrai qu'un 12 en DEUG II ne présume pas de tes futurs résultats au CAPES, mais ce qui est à peu près certain c'est que si tu ne fais aucune impasse, si tu lis régulièrement des oeuvres de genres différents (ça a l'air d'être ton cas !), si tu t'entraînes dès maintenant à faire des ET à la fac etc, tout devrait bien se passer.

Et 200% d'accord avec ce qu'a dit Bamboo

Raphael.M a écrit:

Un des gros problèmes de la PRÉPA (et c'est un avis personnel !), c'est que l'enseignement est trop généraliste. Depuis toujours, je rêvais de n'avoir que des cours de littérature et non plus l'histoire-géographie etc. C'est une des raisons principales qui m'ont motivé à me diriger plutôt vers l'Université (à tort ou à raison, je ne le saurai jamais).
Aujourd'hui, ce que je peux dire, c'est qu'un étudiant en FAC fait de l'ancien français, de la grammaire classique (XVIème et XVIIème) et que c'est un atout considérable sur les élèves de PRÉPA (qui dans ma FAC, arrivant en 3ème année, doit suivre en plus de tout nos cours, des cours de 2ème année en ancien français et grammaire classique.

Il est clair ensuite que les élèves de PRÉPA acquiert une méthode (notamment en ce qui concerne la dissertation). Cependant, j'ai tendance à penser que ce n'est pas tant parce qu'il y a une "méthode" (de toute manière, lorsqu'on y réfléchit, chaque professeur a sa méthode. En effet, une même méthode peut être applaudie par un professeur, huée par un autre), mais plutôt parce que les élèves de PRÉPA pratiquement bien plus souvent que les élèves de FAC la dissertation. À quoi est-ce dû ? Je n'ai pas de réelles explications.

En ce qui concerne le concours, un des problèmes que j'ai, c'est que je suis incapable de dire objectivement quel est mon niveau. Ce que je vaux, voilà ce que j'aimerais savoir, mais personne ne semble capable de répondre clairement à cette question ... ce qui me dérange particulièrement.

Ce n'est pas véritablement un problème à mon avis : la prépa permet d'acquérir une culture générale indispensable à une bonne analyse des oeuvres (ex: reconnaître l'allusion philosophique dans une oeuvre littéraire)... Bon je t'accorde que la géo, on aurait très bien pu s'en passer (je déteste la géo!).
Pour répondre à ta question, c'est tout simple : un élève de prépa va faire des dizianes et des dizaines de dissert' en deux ans toutes matières confondues (environ une par semaine je dirais... fais le calcul). Peu à peu, on apprend à étoffer, sélectionner les exemples, les développer et même à "blablater" quand on ne connait rien... (ex : j'ai réussi à faire des dissert' sur des sujets où je ne connaissais quasiment rien et à obtenir une note sinon bonne, du moins qui limitait la casse). En plus, la pratique de l'écriture permet de travailler son style et sa méthode, bref un conseil : fais des dissert' ! (au moins des plans) Un de mes profs de philo en prépa nous entrainait à la blitz dissertation : tu prends un sujet et en moins de 10 minutes, tu dois déjà avoir deux trois idées pour forger une problématique.

Pour ce qui est du français : en prépa, on pratique la théorie littéraire. Nous ne faisions pas en cours la théorie litt pure et dure, mais on nous donnait des biblio (pour chaque dissert' notamment). A Charge pour nous de les mettre en fiche ! Dès la première semaine, on m'a donné la "bible" de la théorie critique à engranger par moi meme (pas en une semaine non plus hein ! mais par chapitres) : Textes théoriques et critiques de Nadine Toursel et "Machin" (aaah son prénom me revient pas!) Vassevière (le toursel et vassevière pour les intimes loool). Bref, je te conseille de mettre le nez dedans en choisissant les chapitres qui t'intéressent le plus pour commencer (ex: le roman). Je précise tout de suite que cela ne suffit pas pour le capes (il manque par ex un chap sur l'autobio !) mais que c'est un bon début si tu ne connais rien de la théorie littéraire. Ca te fera une bonne intro pour l'année de prépa capes !
Un autre manque de la fac : les oraux ! (en tout cas dans la mienne, il n'y en avait pas beaucoup), or les entrainements oraux permettent de prendre une sacrée assurance face au jury (en tout cas, c'est mon avis) donc n'hésite pas à faire des oraux si tu en as l'occasion et même si ça te flanque la trouille !

Voilà ! si tu as d'autres questions, n'hésite pas !

Il faut donc que je fasse plus de dissertations. Je pense avoir le temps cet été, entre mon boulot saisonnier et puis les sorties (ce sont tout de même des vacances !). Mais où trouver des sujets de dissertations, et surtout quoi en faire une fois que j'ai fait le plan ? Les rédiger ? Mais comment savoir ce qui va et ce qui ne va pas !?

Ben pourquoi pas prendre les vieux sujets de Capes ou d'entrée à Normale sup Ulm (littérature générale et sans programme) : tu ferais ce que tu peux et on verrait ensuite en commun ce qui va et ce qui va pas.

Ok, c'est vraiment très gentil. Peu après la fin de mes partiels (le 20 Mai !), durant le mois de Juin, je vais tenter de faire les plans des sujets de dissertation du CAPES et je vous les proposerai !!!
D'ailleurs, je me suis aperçu que ma prof. de littérature français du XVIIème avait pris un sujet sur le théâtre qui était tombé au CAPES ! Enfin bref !!!

Ah le recyclage !!!! Tu comprends, tant de beaux sujets qui finissent à la poubelle !

Puis ce n'est vraiment pas pour après avoir le corrigé tout prêt dans le rapport...
(Qu'est-ce qu'on peut être mauvaise langue )

je fais une remontée de topic, parce que je viens de le parcourir et quelque chose me tracasse. Le CAPES (et l'agreg) sont des concours littéraires, certes. Il faut aimer les analyses de textes, lire, la grammaire et plein de trucs qui semblent improbables pour d'autres que nous . Mais il faudrait aussi rappeler que le capes, et l'agreg, ouvrent tous deux à un boulot en collège et lycée : et là, le français, c'est 20% du boulot. Les 80%, c'est s'occuper des loupiots : ceux qui s'en foutent, ceux qui pleurent, ceux qui se tirent dans les pattes, ceux qui foutent le bordel, ceux qui te vouent une confiance absolue, ceux dont les parents sont des inconscients de première, ceux qui bavardent, ceux qui ne savent pas lire en troisième, etc.

Bref, passer le capes, c'est D'ABORD et avant tout vouloir avoir 30 gamins devant soi, les tenir, les cadrer, mais aussi les faire rêver. On en voit tous les ans qui passent le capes juste pour passer un concours, et parce qu'ils adorent les lettres. Et bien ils sont pas déçus du voyage. Etre prof, c'est désormais du social.



Après, je ne dis pas tout ça pour faire un tableau noir du métier : je l'adore, je l'aime d'amour et je trocquerais mes loupiots pour rien au monde. Mais faut y réfléchir, hein

...

Entièrement d'accord avec toi Deep, merci. Ca me semble en effet fondamental d'insister sur la dimension humaine et sociale de ce métier...

Cette remarque est tellement vraie!!!!!!!

Quelle chance de pouvoir associer deux passions quand même!!!!^^

ah oui, c'est le plus beau métier du monde