Comme je l'ai déjà dit dans une autre discussion, je me suis farcie les rapports de l'inspection générale pour connaître les conditions d'exercice dans diverses académies qui m'intéressaient. Ces rapports font entre 90 et 250 pages que j'ai survolées pour les considérations générales, mais dont j'ai très attentivement lu les pages consacrées au LP.
Voici les notes que j'ai prises (entre parenthèses: année de rédaction du rapport)
PS: sorties sans qualification: ça veut dire qu'en seconde BEP on se farcit des élèves super pénibles qui finissent virés du bahut (ou absentéistes, qui abandonnent)
Rennes (2000)
Les taux de réussite des élèves sont élevés
Peu de primo arrivants, de ZEP, de catégories défavorisées
L'enseignement pro a une mauvaise image, ce n'est pas une orientation choisie. Les LP ont beaucoup de 4e et de 3e T et les personnels refusent l'apprentissage. L'enseignement pro est en crise: peu d'élèves, peu d'enseignants, dispersion des formations, concurrence avec le privé (si l'institut Ste Nitouche ouvre une formation X, le LP public du village aussi et inversement)
Lyon (2001)
Région riche, mais des contrastes sociaux très marqués (surtout dans la banlieue de Lyon) il y a des difficultés d'insertion sociale, des ghettos (Minguettes, Vénissieux, Vaulx en Velin)
La réussite scolaire est + élevée que la moyenne nationale.
Les contrastes sont élevés entre les établissements, le LP est une poubelle surtout dans la Loire et dans le Rhône. Ailleurs, les résultats sont corrects.
L'orientation en LP n'est pas voulue, il y a beaucoup de sorties sans qualification (démotivation donc abandon), le LP est le récepteur de toutes les difficultés.
Nantes (2003)
industrie et secteur tertiaire en hausse dans la région, bons résultats aux examens (BEP, Bac pro), bonne insertion professionnelle. peu de redoublements
L'orientation en LP est positive, mais les effectifs en LP sont en baisse, car beaucoup d'orientation en CFA et en lycée agricole.
60% de réussite au CAP
Créteil (2003)
beaucoup de chômage, de zones urbaines sensibles, de ZEP, de RMIstes. Les catégories défavorisées sont concentrées ici. Les indicateurs de performance sont inquiétants (retards scolaires nombreux, tx de réussite en baisse)
Bcp de primo arrivants
Dégradation des attitudes et des comportements (violences), manque d'appétence et de travail qui est indépendant du profil socioprofessionnel.
Sorties sans qualification importantes
les formations industrielles ont une mauvaise image
l'orientation en LP est mal vécue
le tx d'absentéisme en LP est de 20%
tx de renouvellement des profs est important, leurs conditions de travail pénibles
Il n'y a pas de démarches pédagogiques collectives ou de réflexion sur la pédagogie, peu d'inspections...
(parenthèse perso: bah oui, on est tellement épuisés par le boulot que quand on a fini, on n'a plus envie de se remettre dans le bain pendant nos moments de libres)
Toulouse (2004)
les tx de réussite sont bons, surtout en bac pro
mais les élèves sont passifs dans les petites villes et il existe des écarts à l'intérieur de l'académie
Beaucoup de petits établissements
l'insertion professionnelle est bonne
Paris (2004)
ville riche mais tx de chômage supérieur à la moyenne nationale
bcp de primo arrivants. Fracture sociale
les enseignants sont plus âgés que la moyenne
La pédagogie est très traditionnelle
bcp de retards scolaires en LP, les résultats sont inférieurs de 10pts à la moyenne nationale en bac pro (avec des établissements aux résultats catastrophiques: 20%, 30%...)
(dans ce rapport il n'y a pas de chp consacré au LP: bref, le LP, on s'en fout à Paris!!)
Versailles (2005)
bcp de redoublements, résultats en baisse (surtout en bac pro)
Paris a les pires résultats au bac pro, puis Créteil, puis Versailles
le LP connaît de + en + de sorties sans qualification
les contrastes sociaux et la ségrégation sont en augmentation
certaines sections BEP servent de poubelle
Le LP n'est pas une orientation positive et nombreux sont les établissements où la paix sociale est plus importante que l'acquisition de connaissances
Strasbourg (2006)
le tx de chômage augmente pour rejoindre la moyenne nationale
l'apprentissage y est prisé. Ce qui compte, c'est un bon métier et non pas la poursuite d'études. L'orientation en LP est donc positive et l'apprentissage très prisé.
L'enseignement bilangue (anglais allemand) est généralisé
Lille (2006)
résultats faibles, voire alarmants
des difficultés sociales et scolaires très prononcées
bcp d'orientation en LP mais les tx de réussite sont très bas
Il y a de faibles attentes, donc de faibles résultats. L'inspection est mécontente des enseignants!
bcp de sorties sans qualification
Bordeaux (2006)
académie attractive
contexte socio économique favorable
peu de sorties sans qualifiaction
résultats supérieurs à la moyenne nationale, surtout en LP
le nbe d'élèves en LP augmente; il attire les élèves qui ne veulent pas faire d'études poussées. Le LP jouit d'une image positive
Les primo arrivants sont orientés en LP
le travail en équipe existe
Il existe cependant des écarts importants (ZEP, zones rurales enclavées)