Question à ceux qui vont quitter la prépa.

Regrettez-vous d'être entré dans ce système ou au contaire pensez-vous qu'il vous a apporté beaucoup? Etes-vous contents de partir ou bien avez-vous trouvé que le temps est passé trop vite? Quant à moi mon avis est mitigé: ce qu'il y a de bien en prépa c'est que tout est organisé- en fac ça n'a pas l'air d'être trop ça- mais par contre toutes ces heures à faire de la philo ...

J'suis plus trop dans le coup vu que je suis une vieillarde désormais, mais en tout cas, je ne regrette pas du tout ces années et même si je me suis ennuyée à cent sous l'heure dans certains cours, je suis contente, aujourd'hui encore, de me rappeler certaines choses apprises à cette époque.

Vieillarde aussi, plus encore que Paillette, et je n'aurai pas de long discours : si je pouvais réécrire l'histoire, je foutrais pas l'ombre d'un orteil atrophié dans cette antichambre de l'enfer.

Nouvelle Ancienne a écrit:

si je pouvais réécrire l'histoire, je foutrais pas l'ombre d'un orteil atrophié dans cette antichambre de l'enfer.

Pareil...!!!

Edit : d'ailleur le slogan de l'année, là-bas c'était :
Verlaine, Kaleïdoscope,
"ce sera si fatal qu'on croira mourir..."

Je ne suis plus non plus dans le coup, mais j'ai beaucoup aimé mes 2 années de prépa et je ne les regrette pas, même si l'année de khâgne a été dure. J'étais dans un lycée assez cool : les profs ne maintenaient pas la pression mais étaient rigoureux, la promo était sympa. Je dirais même qu'on était un peu trop détendus (même si on bossait beaucoup). J'estime que c'est en prépa que j'ai appris à faire une dissert.

Je regrette même un peu de ne pas avoir fait une 2e khâgne, qui m'aurait donné, je pense, plus de rigueur.

Ca m'a permis de ne pas me spécialiser trop vite. Mais, si j'adorais la philo, j'ai traîné l'histoire et la géo comme un boulet. C'est à cause de ces 2 matières, en fait, que j'ai préféré aller à la fac au bout de 2 ans.

Nouvelle Ancienne a écrit:

Vieillarde aussi, plus encore que Paillette, et je n'aurai pas de long discours : si je pouvais réécrire l'histoire, je foutrais pas l'ombre d'un orteil atrophié dans cette antichambre de l'enfer.

Tout pareil... !
Tu m'ôtes les mots de la bouche, NA !
M'enfin même si j'ai détesté, je dois reconnaître que ça m'a été utile et que ça m'a appris des trucs. Mais pour rien au monde je ne voudrais le revivre...

Nouvelle Ancienne a écrit:

si je pouvais réécrire l'histoire, je foutrais pas l'ombre d'un orteil atrophié dans cette antichambre de l'enfer.

Ce sentiment-là, je l'éprouve aussi, mais à l'égard de l'IUFM. S'pour ça que je ne tenterai pas le CAPES doc. Désolée pour le HS!

Pour recentrer, je regrette de ne pas m'être mieux organisée, de ne pas avoir tenté sérieusement le concours en prépa. Ce serait à refaire... je serais plus sérieuse, je pense. Enfin, je dis ça maintenant, mais à l'époque, les 5 heures d'histoire et les 2 heures de géo me pesaient vraiment. Je n'ai d'ailleurs pas retenu grand-chose de ces 2 matières.

L'année de fac qui a suivi la prépa, je me suis dit que j'avais perdu du temps pendant deux ans (tout ce que tu ne fais pas en prépa, surtout quand tu es interne!), mais après un an à préparer le capes, du recul et sans doute de la maturité, je ne regrette absolument pas! certains liens tissés en prépa restent, car nous étions compagnons de galère... et pour le boulot, je me suis rendue compte que ce que j'avais acquis sur le plan de la méthodo était énorme!! et même plus, l'histoire honnie (surtout en hypo) me permet de saisir bien mieux le contexte des oeuvres, et c'est vrai aussi pour la philo (et là je peux vous assurer que j'en ai bavé en khâgne!)
si vous avez passé le cap de la pression morale, ce qui n'arrive pas à tout le monde, vous serez super heureux plus tard d'avoir choisi ce cursus (du moins je l'espère)...

sinon, la fac c'est aussi génial, bien que très différent! je pense que c'est un atout de connaître les deux systèmes, les deux approches me semblent très complémentaires!

Moi, j'ai fait deux années de prépa dans un lycée de province (qui a néanmoins sa petite côte! ^^) en interne en plus!
L'internat était franchement pourri mais la cantine était à tomber! (surtout pour les desserts, miam! :p)
Euh, c'était quoi la question déjà??!
Non je plaisante, ces deux années ont été dures (surtout la 1ère, la 2ème on relativise, ça va) mais ce sont les plus belles de ma scolarité!!
Quand je suis arrivée à la fac, j'ai trouvé ça vraiment fade par rapport à ce que je venais de quitter!

La pluridisciplinarité c'est vraiment super!! J'ai pu continuer la philo que j'adorais, entamer du grec, suivre les cours des spécialistes italiens... bref, ça m'a apporté énormément!!
(sauf la géo, quel mauvais souvenir!! )

La 1ère année, j'avais un prof de lettres qui nous mettait une très grosse pression, il nous terrifiait littéralement!
Pendant les colles, il lisait "le monde" en mangeant des cachous et poussait des soupirs affligés de temps en temps!
Mais en fait, il nous aimait bien et voulait nous pousser à nous dépasser!^^ Je m'en suis rendue compte en 2ème année...


Si je n'ai qu'un conseil pour ceux qui hésitent à se lancer, je dirais "foncez!!" , franchement, y a tout à gagner! Et si jamais c'est vraiment trop dur, sachez que la prépa a un accord passé avec l'université et vous pouvez rejoindre la fac en validant vos acquis en cours d'année...

J'avais beaucoup hésité à y entrer, surtout que j'avais fini par envoyer un dossier parce que ma prof de français me harcelait (je me suis dit que de tte façon, je serais pas prise alors... ) je m'étais dit que j'allais perdre ma jeunesse à m'enfermer dans un internat et bosser comme une folle...
Mais ça s'est révélé faux, à ma grande surprise, en prépa, on s'amuse!!! ^^

Biensûr, je n'ai pas connu les beuveries d'étudiant (c'est pas mon genre de tte façon) mais y a les soirées d'intégration, les fêtes de fin d'année, de désintégration... sans compter les soirées que j'ai fait avec les amis que je me suis fait en prépa!^^ (les meilleurs que j'ai jamais eus!)

sur le moment, on subit

en sortant, on respire, on renaît

plus tard, on se rend compte que ça a apporté qqchose

mais perso, je ne serais pas prête à revivre la prépa

Eos a écrit:

Regrettez-vous d'être entré dans ce système ou au contaire pensez-vous qu'il vous a apporté beaucoup? Etes-vous contents de partir ou bien avez-vous trouvé que le temps est passé trop vite? Quant à moi mon avis est mitigé: ce qu'il y a de bien en prépa c'est que tout est organisé- en fac ça n'a pas l'air d'être trop ça- mais par contre toutes ces heures à faire de la philo ...

Ca n'a pas été l'enfer qu'on m'avait prédit, ni le paradis (après coup) qu'on m'avait promis...j'ai pas l'impression d'avoir acquis une rigueur enviable, ni une culture démentielle (j'étais aussi très paresseux, faut dire)...c'est en fac, en m'investissant sur des mini-mémoires, que j'ai gagné en responsabilité et compris (à peu près) comment mener un sujet, à partir d'un problème que j'avais choisi, et dont la résolution imposait naturellement une méthode que j'exerçais sans m'en rendre compte. La prépa, ça a été une période scolaire aussi banale et transitoire qu'une seconde. Aussi artificielle aussi : faites un plan parce qu'y faut faire un plan; bâtissez une problématique, parce qu'y faut bâtir une problématique. Je l'ai donc vécue avec beaucoup de distance, contrairement à mes compagnons d'infortune (plutôt compagnes, d'ailleurs : en tant que mec, j'étais minoritaire ;-), qui en ont bavé (l'espoir d'intégrer normale sup', parce que l'établissement avait connu quelques réussites, dont les profs se vantaient, tandis que j'avais conscience d'avoir trop de lacunes, difficiles à combler, les matières techniques m'ennuyant beaucoup). Et puis, l'histoire...on devrait rebaptiser la prépa littéraire, "prépa histoire"...on (enfin, "ils" ;-) foutait que ça. Ma première (ES) a par contre été très stimulante intellectuellement : c'est encore l'année à laquelle je repense souvent, avec nostalgie.